"Collacteur", mode d'emploi

Détails de tags (dont je ne suis pas l'auteur) sur un mur au bord de la "202", 
vers Le Plan-du-Var (06).

Je m’auto-désigne collacteur [sic] : mes collages sont des actes.
Certains respirent la colle, moi je colle comme je respire (déjà, tout petit... !).

D’abord, je collecte : des images, des mots, des phrases, des slogans, des photos (dans des revues, des magazines, des journaux...). Ensuite, je découpe, je déchire, je pose sur le support, je place, je déplace, je replace, je remplace, je surplace, j’acte-place les morceaux...

Enfin, je colle.
Après, je ne peux plus décoller. (Coller, c’est coller ; décoller, ce n’est pas de jeu !) Parfois, je le regrette. Comme on peut regretter d’avoir commis tel acte ou d’avoir omis tel autre...


Poèmes plastiques, mes collages donnent souvent à lire autant les mots (mais pas toujours) que les images.

Mon travail s’inscrit (il me semble) dans une lignée qui part (au moins) de Bosch et Rabelais (voire d’Épicure ?), pour rejoindre, via les Surréalistes (poètes et plasticiens : Jacques Prévert, Man Ray, Max Ernst, Michel Leiris...), Queneau, Vian & la ‘Pataphysique, Barthes, la sémiologie & le structuralisme, Freud, Lacan & la psychanalyse, Perec & l’OuLiPo... Rien que ça ! Prétention ? Non, il faut juste être reconnaissant envers ceux dont on est redevable.


C'est tout à la fois mon amour infini des mots, mon attrait pour les plaisirs de la langue (sous toutes leurs formes) — et peut-être aussi la vocation de tenter de « recoller les morceaux » ? — qui ont guidé mes ciseaux et mon pot de colle… 

La suite ne m’appartient pas : lecture est au lecteur, regardure au regardeur et interprétation… à qui s’y risque !

Samuël Czaezerios (SCZ), octobre 2016.

PS : Et je tiens à remercier l'ami Elisée Bec qui, non content de m'accueillir dans sa revue Lichen (http://lichen-poesie.blogspot.fr), a réalisé pour moi ce blog.