Retables païens


J'ai emprunté la technique (ou plutôt la forme, le support) à l'art sacré puisque le retable (du latin "retrotabula" : derrière la table, l'autel) est un élément du décor liturgique dès le milieu du XIIIsiècle. Il s'agit d'une sorte de boîte fermée par des volets, le plus souvent en bois (mais il en existe en pierre ou en stuc). Les surfaces de cette boîte était peintes, à l'intérieur et à l'extérieur, avec des motifs religieux appartenant à la mythologie catholique. 
Pour ma part, j'ai investi cette forme avec ma (mes) problématique(s) propre(s), mes fantasmes, mes idées fixes, ma culture... Si chacun(e) peut interpréter mon travail comme il/elle le veut, c'est, bien sûr, à ses propres risques et périls. On peut peut-être y discerner quelques éléments rémanents, comme les tuyaux, les fils de toutes sortes, indiquant, peut-être, une certaine attirance pour les liens, les relations, les connexions... On peut souligner un certain goût pour l'anthropomorphisme — voire ce qu'on appelle du joli nom de "paréidolie visuelle" (quand on croit voir des visages un peu partout dans des objets, ou dans la nature). 

Voici des images de deux de ces retables.
Le premier, réalisé ce printemps, était destiné à tenter d'exorciser une période douloureuse et angoissante, vécue dans les Alpes Maritimes il y a un peu plus de 2 ans, avec voyages en taxi presque quotidiens jusqu'au centre anti-cancer, séances de rayons X, hospitalisations, opérations, etc. 

Retable d'opération (fermé)


Retable d'opération (ouvert)


Le dernier retable est celui que j'ai nommé le « Grand Retable de Fessenheim » — en référence, bien sûr, à cette centrale nucléaire trop vieille dont l'arrêt promis depuis longtemps est sans cesse reporté mais aussi, par jeu d'alitération, au fameux « Retable d'Issenheim » du sculpteur Niclas von Hagenau et du peintre Mathias Grünewald, chef d'œuvre allemand du genre datant de cette époque nommée « Gothique tardif » (fin XVe- début XVIe) et qu'on peut voir aujourd'hui (restauré) au musée Unterlinden de Colmar.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire